En Afghanistan, "un nouveau coup cruel et dévastateur contre les femmes"

En Afghanistan, un nouveau coup cruel et dévastateur contre les femmes

"Le retrait des travailleuses humanitaires qualifiées réduit l'accès des femmes et des filles aux services vitaux essentiels et augmente leurs risques lorsqu'elles doivent plutôt demander l'aide d'hommes."

Les autorités talibanes viennent d'interdire aux femmes afghanes de travailler pour l'Organisation des Nations Unies en Afghanistan. Cette mesure a effet immédiat prolonge la directive précédemment annoncée le 24 décembre 2022, interdisant aux femmes afghanes de travailler pour des ONG nationales et internationales.

"Il s'agit d'un nouveau coup cruel et dévastateur contre les femmes afghanes, et qui a de graves conséquences pour tous les Afghans. Le pays court un risque encore plus grand de misère économique et d'isolement de la communauté des nations", a déclaré Roza Otunbayeva, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l'Afghanistan.

Elle précise que "dans l'histoire des Nations Unies, aucun autre régime n'a jamais essayé d'interdire aux femmes de travailler pour l'Organisation simplement parce qu'elles sont des femmes".

"Cette décision représente une agression contre les femmes, les principes fondamentaux de l'ONU et le droit international."

Selon l'Organisation, plusieurs membres féminins du personnel national des Nations Unies ont déjà fait l'objet de restrictions de mouvement, de harcèlement, d'intimidation et de détention. Bien qu'elle n'accepte pas cette décision illégale en vertu du droit international, l'ONU a demandé à son personnel sur place, hommes et femmes, de ne pas se présenter au bureau jusqu'à nouvel ordre.

L'organisation des Nations Unies rappelle que "les employées afghanes sont des fonctionnaires de l'ONU, dont les privilèges et immunités sont consacrés par le droit international. Elles doivent être autorisées à se déplacer librement dans tout l'Afghanistan pour exercer leurs fonctions de manière indépendante sans aucune entrave".

Pour le président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Csaba Kőrösi, "les conséquences de cette décision nuiraient au peuple afghan, en particulier aux segments les plus vulnérables de la population".

La responsable d'ONU Femmes, Sima Bahous, déplore "une heure sombre".

"J'ai vu et entendu cela de première main de femmes afghanes lors de ma récente visite là-bas. En cette heure sombre, nous ne devons pas les oublier. Le retrait des travailleuses humanitaires qualifiées réduit l'accès des femmes et des filles aux services vitaux essentiels et augmente leurs risques lorsqu'elles doivent plutôt demander l'aide d'hommes."

Roza Otunbayeva appelle les autorités afghanes à annuler immédiatement cet ordre.

M.C.

Crédit image : Shutterstock/ Lizette Potgieter

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